Mélanie, propriétaire de La p’tite Brûlerie, et Etienne, propriétaire de la Dinette du Cap à Deschambault

La p'tite Brûlerie

Autrefois appelé la « salle des habitant·e·s », ce magnifique bâtiment ancestral situé sur la rue de l’Église servait d’aire de repos pour les fidèles avant la messe. En 2016, alors que Mélanie cherchait un endroit pour établir son café-brûlerie dans son petit village d’adoption, l’occasion d’acquérir cet espace collectif phare s’est présentée. C’était le début d’un changement de vocation qui a su garder le cap.

La p’tite Brûlerie de Mélanie

Mélanie Gagné, propriétaire de La p’tite Brûlerie

Danielle Bouchard

Débarquée en 2010 dans la région en provenance de Montréal, Mélanie est tombée en amour avec le village de Deschambault. Elle venait de terminer ses études en relations internationales et cherchait à donner une direction à sa trajectoire professionnelle et personnelle. Avec une solide expérience en restauration, notamment dans un café torréfacteur bien connu de la métropole, elle décide de créer son propre emploi pour pouvoir rester dans son village coup de cœur.

Elle lance la première mouture de son commerce en 2011 dans le local de Julie Chocolaterie, mais rapidement, la popularité de son initiative et l’espace de plus en plus restreint poussent l’entrepreneure à déménager dans un espace plus grand. En 2016, elle déplace donc ses installations de torréfaction et ouvre un café dans l’ancienne place des habitant·e·s.

Le sentiment d’appartenance, il passe par les lieux où les gens peuvent se croiser.

Mélanie

Au fil des ans, le café et Mélanie se sont forgé une place de choix dans le cœur des résident·e·s. Cette initiative a d’ailleurs grandement contribué au dynamisme et au pouvoir d’attraction de la municipalité.

La p’tite Brûlerie et la Dinette du Cap, Région Portneuf, par Visages régionaux

Dominic Faucher

Quelques années plus tard, le manque d’espace s’est de nouveau fait sentir. Mélanie décide alors de déménager ses activités de torréfaction dans un local à part, à Saint-Basile. Avec la demande et les attentes grandissantes de la clientèle du café, Mélanie n’arrive plus à soutenir le rythme de travail qu’imposaient les deux volets de son entreprise. Elle est donc forcée de prendre une décision difficile, mais importante, soit celle de se départir du café.

Mélanie, propriétaire de la p'tite Brûlerie

Dominic Faucher

Étienne et sa Dinette du Cap

Etienne, propriétaire de la Dinette du Cap à Deschambault

Dominic Faucher

Pendant ce temps, à Québec, Étienne roulait sa bosse dans le milieu de la restauration. Alors copropriétaire du restaurant Les Sardines, Étienne travaillait lui aussi sans compter ses heures pour assurer le succès de son projet. De son propre aveu, Étienne a tendance à trop travailler. Sachant qu’il allait bientôt être papa, il tenait à trouver un projet qui lui permettrait de s’arrimer à un rythme de vie plus sain. Un rythme qui lui permettrait de mieux plonger dans sa nouvelle vie de parent. La conjointe d’Étienne venait de lancer un projet maraîcher à Deschambault et le couple prévoyait s’y installer à moyen terme. À l’affût des occasions d’affaires, Étienne a eu vent que Mélanie voulait vendre son café.

Dominic Faucher

On aurait fait une liste de ce qu’on voulait dans la vie et ça aurait été exactement ça. Je ne pensais pas que c’était possible.

Étienne

Un lieu pour la communauté

Ensemble, Mélanie et Étienne ont établi une vision commune et des piliers de transition pour passer de La p’tite Brûlerie à la nouvelle Dinette du Cap. C’est un commerce de proximité à petite échelle que Mélanie tenait à conserver pour la communauté. Il était donc primordial pour elle de trouver quelqu’un qui partagerait sa vision et qui continuerait dans la même lignée. En passant le flambeau à Étienne, elle avait le sentiment d’avoir accompli sa mission et de la perpétuer, sans abandonner le village.

La p’tite Brûlerie n’était pas juste un lieu où je vendais du café. Il y avait un réel esprit de communauté, un sentiment d’appartenance. Les gens y étaient attachés.

Mélanie

Dominic Faucher

Ramener le repos dans la place

Mélanie fait aussi un parallèle intéressant entre les besoins respectifs des deux entrepreneur·e·s : Mélanie et Étienne étaient en quête d’une qualité de vie. « Souvent les gens font le move pour ralentir le rythme. Moi, je quitte Deschambault pour ralentir mon beat à moi. C’est comme un ralentissement à deux échelles, le rythme du restaurant était devenu trop pour moi, mais c’est le beat parfait pour Étienne ».

Depuis le début de l’année 2022, Mélanie savoure son nouveau mode de vie et se concentre sur ses activités de torréfaction et de distribution à Saint-Basile. Étienne façonne quant à lui doucement sa Dinette du Cap qui, après quelques mois seulement, a déjà su conquérir le cœur de Deschambault et de ses résident·e·s.

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